Quelques remarques sur le livre.
Le pédagogue
Paolo Freire, grand pédagogue Brésilien, a produit de nombreux écrits, peu ont été traduits en français, qui a travaillé toute sa carrière avec les milieux pauvres, notamment sur l’alphabétisation des adultes dans les favelas. Il revendique une pédagogie militante.
Paolo Freire, avant de travailler dans le milieu universitaire, et donc de réfléchir à la théorie, a longtemps exercé dans les milieux populaires. Il a pratiqué une pédagogie centrée sur les plus pauvres, permettant aux plus démunis d’enfin s’alphabétiser, prônant une pédagogie politique pour sortir les gens de leurs aliénations.
Il ne cache pas que l’éducateur doit prendre position, et ne pas se cacher. Il se doit de lutter contre toutes les oppressions tout en laissant la place du libre choix à la personne, libre choix qui se doit d’être éclairé à l’aune de l’expérience mais surtout, libre choix n’empiétant pas sur la liberté des autres.
Le livre
Pour moi, qui considère que la pédagogie est un acte politique, ce livre est une confirmation de mes choix. Une pièce supplémentaire dans mes convictions et politiques et pédagogiques.
Il définit d’abord ce qu’est l’apprentissage selon lui. Un apprentissage permanent tout au long de la vie, du fait d’une position d’apprenant, même pour le pédagogue. Une curiosité permanente qui se doit d’être cultivée en permanence.
Il définit ensuite l’enseignement, non pas comme une somme de connaissances, mais plutôt comme des postures, des expériences personnelles du fait de la curiosité cultivée.
Il explique aussi que l’enseignant se doit de faire des choix et qu’il doit les assumer. Ces choix seront en revus au fil du temps et selon les conséquences qu’ils auront engendrées.
Il ne néglige pas l’autorité, qui est une autorité de recours, à contrario d’un autoritarisme. Pour lui l’autorité est due au fait que l’enseignant laisse libre choix, éclairé, à la personne qu’il a en face de lui. Il l’accueille tel qu’il est avec ses spécificités tout en lui permettant de faire ses erreurs à l’aune de son expérience personnelle. Laissé libre, pour Freire, n’est pas empiéter sur les autres, non. Cela ne veut pas dire que l’on doit être laxiste et laisser chacun livré à lui-même.
Tout comme Freinet, Freire adopte une pédagogie politique, assumée, pour le peuple. C’est un livre que je vous recommande chaudement, très éclairant sur la part de l’adulte et les choix qui sont faits.